Géographiquement une page de cinq mois se tourne à la frontière Mexicaine du Ceibo. Cette frontière clôture cet épisode de 5000 km. Nous rentrons au Mexique le 6 novembre 2021. Une étape non prévue puisque l’idée de base était de rouler en Amérique du Sud, jusqu’au Panamá pour lever le pouce sur les différents pontons du Canal à la recherche d’un voilier pour la Transpacifique. Et ben, la pandémie covid19 en 2020 en a décidée autrement et tant mieux !
Ce n’est qu’en Martinique que l’idée du Panama s’est imposée, et à radicalement modifier l’itinéraire. Le voyage se créer au fil du vent et des rencontres. C’est bien ce bon vieux loup de mer, Gilles Melon capitaine du Stern, qui aura scellé le sort d’un Tour d’Aile en mai 2021 avec cette trans-caraïbe vers le Panama au lieu de la Colombie ou du Brésil. Gillou nous a permis de découvrir une zone du monde que l’on n’aurait sans doute jamais exploré finalement.
> (Re)Surfer avec nous les vagues de la mer caraïbe à bord du Stern !
Par conséquent, ce sera finalement un an plus tard, au Mexique, en février 2022, que l’on tentera notre chance pour traverser le plus grand océan de la planète. Les fermetures des frontières en auront décidées autrement et on ne regrette absolument pas, bien au contraire. L’Amérique du Sud nous en connaissions certains coins mais l’Amérique Centrale fut une pure découverte pleine de surprises.
Perles du Guatemala en Photo
(Re)Voir notre vol à côté d’une éruption del Fuego au Guatemala














Bien que certains pays nous attirait franchement tel que le Costa Rica, d’autres tels que le Honduras et le Salvador nous mettaient le doute. C’est bien l’inconnu qui marquera cette partie du voyage. Nous ne connaissons quasiment rien de ce bout d’Amérique. Nous avons accepté les risques tout en ayant conscience que voyager à vélo dans ces pays est différent par rapport à l’Europe.
Toute la complexité de cet itinéraire étant de ne pas sombrer dans la paranoïa sans être naïf non plus.
Un équilibre qui n’est pas si simple à trouver.
Il est difficile de nier les dangers que l’on peut rencontrer ici et là, mais en ne cherchant pas les ennuis beaucoup sont évitables. Nos règles de base sont simples, ne pas rouler de nuit, discuter avec les locaux avant de mettre sa tente et surtout s’écouter. Cela nous aura permis de passer au travers des mailles du filet sans problème – sûrement avec un peu de chance embarquée dans nos sacoches. Qui sait?
Parfois cette petite rue glauque ou ce potentiel bivouac n’inspire que moyennement la confiance alors sans même hésiter nous passons notre chemin rapidement. Ici, il n’y a pas de place pour le doute.
Authenticité et nature exubérante – Costa Rica – Pura Vida
Outre ces précautions, cette région nous aura régalée par ces joyaux de nature et son authenticité. Quasiment pas de tourisme de masse, excepté pour le Costa Rica, les rencontres sont d’une autre dimension, plus spontanées. Le Costa Rica, chargé par le tourisme où tout se monétise, nous aura relativement déçu. Il n’est pas non plus hyper sûr, comme l’on a beaucoup entendu, bien que la situation semble meilleure que chez ses voisins. En revanche, sa biodiversité est véritablement exceptionnelle. En sortant des sentiers battus, de très belles rencontres sont possibles.
(Re)lire Pourquoi le Costa est il si intéressant !


















Le Peuple au cœur d’or
Le peuple qui nous aura le plus touché par sa sincérité et son hospitalité est le Salvador. Un pays où l’on mange mieux que chez les voisins, sans nous servir du poulet à toutes les sauces. Des paysages qui rivalisent avec ceux du Guatemala et qui méritent le détour. Malgré la forte présence des armes, jamais nous avons eu l’impression d’être en danger. Il possède également un des meilleur potentiel de vol libre de toute l’Amérique Centrale. Une super découverte pour le plus petit pays de la zone.
(re)Lire : Rencontre avec José, un Salvadorien inspirant et récit du vol depuis le volcan Conchagua.











Retour sur le Nicas !
Le surprenant Nicaragua, terre de volcanisme, était une très belle surprise. L’île d’Ometepe condense le meilleur du Nicaragua que l’on aura pu voir. Clairement, en venant du sud, le contraste est saisissant. Nous passons en l’espace d’une frontière (Penas blancas), de la meilleure économie locale à une des plus faibles. L’ambiance est roots avec une agriculture organique qui reste à échelle humaine. Il est commun de doubler sur les grands axes des attelages tirés par des bœufs où des chevaux. Le voisin du sud est plutôt pour l’épandage massif de pesticides grâce à l’hélicoptère sur de gigantesques parcelles en monoculture. Chacun son style!!
(Re)découvrir le projet Casa Verde











Évidemment, ces impressions sont subjectives, et en discutant avec d’autres voyageurs celles-ci peuvent être à l’opposé. Finalement, ce que l’on retiendra de ce périple est qu’il est préférable de se faire sa propre opinion, quitte à être déçu, plutôt que de trop écoutez « les ont dit ».
Steve (photo de Sand)