La frontière Amatillo est franchie, nous avons désormais le plaisir de nous balader comme bon nous semble, sans avoir la pression des délais de tests covid. Le volcan Conchagua, visible depuis la frontière attire immédiatement notre attention. Ce volcan domine fièrement le sud du Salvador, du golfe du Honduras jusqu’au Nicaragua. D’une simple pensée de son survol, ce volcan devient rapidement notre prochain objectif.
Arrivé au petit village Conchagua, nous tombons sur Wuenceslao Serrano. C’est un personnage discret, qui va nous faire découvrir le Conchagua du temps de la guerria, ses histoires des rues et celle qu’on ne raconte qu’en chuchottant, les noms de familles meurtrie par la pertes de leur proches, et les lieux de crimes juste en bas de la maison. Nous consacrerons un article à Wuensceslao, en temps voulu pour vous faire découvrir le Salvador d’aujourd’hui et d’hier.
Wuensceslao nous héberge et nous permet de laisser les vélos chez lui, pendant que nous préparons le vol depuis le Volcan. Un grand merci à lui.


Nous montons au belvédère avec notre tente, apparemment, nous pourrions y rester la nuit pour être prêt à l’aurore et décrocher le créneau météo. Au sommet, le vent souffle souvent fort, change de sens, la nuit est bruyante et pluvieuse. Au matin, la vue à 360° est imprenable et la plateforme en teck aménagée nous semble idéale, mais les touristes attroupés restent notre principal obstacle.

Le lendemain après une longue journée d’attente les conditions s’améliorent franchement. Le vent baisse et s’oriente pile poile dans le bon sens. On décollera fin de matinée, lorsque le vent s’installera en Ouest, ce qui oblige à décoller hors de la plateforme, dans une zone un peu boisée. Interdiction de rater son déco et de finir embroché dans les arbres en contre-bas. Tous le monde nous regardent, c’est le stress total, nous qui sommes habitués à des décos désertés et intimistes. Nous tentons notre chance.
Ni une ni deux, nos harnais enfilés nous préparons nos voiles. Le décollage improvisé, absolument non officiel est court et étroit. Concentration requise, les arbres ne sont vraiment pas loin sous la plateforme. Quelques pas et les voiles nous prennent en charge rapidement (vive les skins 3P de Niviuk) afin d’éviter l’arbrissage.

Un vol plané inoubliable entre les horizons du Salvador et du Honduras. En une trentaine de minutes nous posons en douceur à la Playitas entouré d’enfants hypers curieux. On propose à chacun d’essayer le matériel et de faire du gonflage mais seulement une seule fille accepte timidement. Très douée, la voile se gonfle au dessus d’elle, les étoiles dans ses yeux nous rendent heureux. Une heure plus tard un orage tropical balaye la région de vent tempétueux, le créneau était court mais intense. Il ne nous reste plus qu’à retrouver nos vélos chez Wuenceslao et manger un bonne pupusa chez Maria.
