Ça y est, je suis docteure !

Bim, une thèse !
La libération le jour de la soumission du manuscrit de la thèse, vive le confinement covid19 pour terminer d’écrire !

Imaginez, le 18 décembre 2020 je soutenais ma thèse et le 31 décembre 2020 nous pédalions à travers la Savoie sous la neige. Changement brutal.

La thèse, quelle aventure intellectuelle et humaine !

Quelle chance de vivre au pied des Alpes et faire de la recherche sur des terrains incroyables du détroit de Magellan et la Cordillère Darwin. Quel plaisir de combiner la recherche à l’aventure, tout en participant à transformer la science. Avoir créer le premier groupe de chercheur.es agissant pour la parité femme-homme en géosciences au sein du laboratoire ISTERRE, fut le début d’une aventure humaine. Nous luttons pour une science plus écoresponsable et féministe, en trois ans, je vois déjà quelques lignes qui bougent. Chaque jour, les collègues engagé.es transforment les normes et les mentalités.

Alors pourquoi cette rupture ? Ce changement de cap est une véritable rupture dans le schema classique thèse/post-docs proposés en France aux jeunes chercheur.es. Ce Tour du Monde, que j’ai évoqué à demi-mots avec mes directeurs de thèse, est même un véritable séisme dans ma vie, tout est bouleverser, ma carrière, mon quotidien, mes relations amicales et familiales. Certains collègues géologues diront qu’après une thèse sur les séismes et les ruptures en Patagonie, cela ne les surprent guère. Plus sérieusement, au rythme où le réchauffement climatique progresse, au regard de l’inertie générale, même avec ce choc qu’est la pandémie covid19, tout ce que j’avais mis en place n’était pas assez radical. Être géologue, c’était assumer des compromis insuffisants pour diminuer son impacte carbone – déplacements en avion multiples, calculateurs, numériques, bâtis – qui de toute façon explosent une moyenne raisonnable pour une planète vivable. Il était temps de changer de cap et agir plus fort.

Agir maintenant

Tout juste docteure en géologie de l’Université Savoie Mont Blanc, voilà que je quitte le monde de la recherche. Je n’ai jamais suivi la suite logique des cases dans lesquelles on nous efforce de rentrer. En licence je partais en solo en Islande, puis je m’expatriais 3 ans en Nouvelle-Zélande après mon master. Maintenant, je suis nomade à vélo, j’ai réduit mon empreinte carbone de 10 (chercheuse) à ~1 tonnes de CO2e* et je consacre mon temps à des projets locaux résilients qui respectent le vivant et militent pour plus d’égalité. Écolieux, sociocratie, éco-villages, communication non-violente, bio-constructions, militantismes féministes, autonomie alimentaire et énergétique, low-tech, sont autant de solutions que nous explorons avec Steve pour construire un monde dans lequel il fait bon vivre.

Oui, quelqu’un m’a obligé de porter le chapeau de doctorat
Seul jour d’essai théorique du vélo couché, préparation courte et efficace et bientôt je taille la route

Publié par Sandrine

Sandrine ROY | circumnavigating the globe since 2020 and cycling across the continents.

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